Qui ne risque rien n'est rien… sur le chemin de Damas, alors que les opinions ont cédé face aux faits…
on ne le dit assez : un âge n'en chasse pas un autre, tous les âges qu'on a vécu coexistent à l’intérieur de soi, ils s'empilent, et l'un prend le dessus au hasard des circonstances.

samedi 5 décembre 2015

Sa Majesté le Roi Bhumibol Adulyadej fête son 88ème anniversaire…



Joyeux anniversaire Votre Majesté…
que longue vie vous soit donnée
… et bonne fête à tous les pères du Royaume et d'ailleurs… 







La Thaïlande célèbre aujourd'hui le 88ème anniversaire de Sa Majesté le Roi Bhumibol Adulyadej, né le 5 décembre 1927, qui sous le nom de Rama IX règne depuis 69 ans. Un événement qui combine traditionnellement cérémonies officielles, rites religieux, manifestations culturelles, hommages populaires et divertissements, et promet encore cette année d’être fort en émotions…













mercredi 2 décembre 2015

Fantastique Thepchaiya Un-Nooh !



Absolute heartbreak!Thepchaiya Un-Nooh misses a 147 on the final black at the Betway UK Championship! No words...
Posté par World Snooker sur mardi 1 décembre 2015


Un-Nooh Misses 147 on Final Black



Here's a throwback!Kirk Stevens makes Masters history with the tournament's first 147 against Jimmy White in 1984's semi final...And check out that suit! 
Posté par World Snooker sur jeudi 7 janvier 2016


Facebook : World Snooker


mardi 1 décembre 2015

Le moment est venu… avec Philippe de Villiers, pour une heure aujourd'hui avant bien plus




Le livre de Philippe de Villiers Le moment est venu de dire ce que j’ai vu est un énorme succès. Il était donc logique que  Radio Courtoisie souhaite entendre le fondateur du Puy-du-Fou sur tous les sujets d’actualité.
Un entretien essentiel dirigé par Grégoire Boucher sur Radio Courtoisie, en partenariat avec le Salon Beige et Boulevard Voltaire.

« Nous allons devoir affronter une guerre que nous ne savons pas nommer et la classe politique va connaitre le chaos. Voilà, nous y sommes : la guerre est là et le chaos va suivre. Il y a eu trop de fautes lourdes et l’imputation sera terrible. » Un constat lucide et tragique : « Les laïcards font le vide et les islamistes le remplissent. » Mais qui se termine sur un message d’espoir : « La barbarie va nous faire redécouvrir notre civilisation. La France est en dormition, mais elle n’est pas morte. »





Le père Jacques Mourad raconte l'enfer tel qu'il l'a vécu dans les geôles de l'État islamique



« Pour mes ravisseurs, je n'éprouve que de la compassion », confie le prêtre qui a été fouetté et soumis à un simulacre d'exécution.
Source : Fady Noun L'Orient Le Jour du 30/11/2015



« Cette grâce m'a été accordée pour le réconfort d'un grand nombre. » C'est le père Jacques Mourad, prêtre de l'Église syriaque-catholique, qui parle. De passage à Beyrouth, nous le rencontrons dans le salon de l'église Notre-Dame de l'Annonciation, à Beyrouth. En charge du monastère de Mar Élian et des fidèles du village de Qaryatayn, non loin de Palmyre, le P. Mourad a été enlevé par les hommes du groupe État islamique (Daech) le 21 mai 2015. Il est resté en captivité durant 4 mois et 20 jours, avant de pouvoir rejoindre, le 10 octobre, ce qu'on peut appeler « le monde libre ». Harcelé, menacé, pressé de se convertir à l'islam, il a été menacé de décapitation à plusieurs reprises, fouetté une fois et soumis, le lendemain, à un simulacre d'exécution. Confiné à une salle de bains éclairée seulement par une lucarne haut placée, avec un séminariste qui l'assistait, réduit à un régime fait de riz et d'eau, deux fois par jour, sans électricité ni montre, complètement coupé du monde extérieur, il a quand même réussi à rester vigilant et n'a jamais vu sa foi fléchir. Au contraire.

La grâce, ou encore le miracle dont parle le P. Mourad, c'est d'être resté en vie, de n'avoir pas renié sa foi, d'avoir retrouvé la liberté. « La première semaine a été la plus difficile, raconte-t-il. Après avoir été détenu quelques jours dans une voiture, le dimanche de Pentecôte, on m'emmène à Raqqa. J'ai vécu ces premiers jours de captivité partagé entre la peur, la colère et la honte. »

Le grand tournant de sa captivité est associé, par le P. Jacques, avec l'entrée dans sa cellule, au huitième jour, d'un homme en noir, le visage masqué, comme ceux qui apparaissent dans les vidéos d'exécution de Daech. Mon heure est venue, se dit-il, effrayé. Mais, au contraire, après lui avoir demandé quel était son nom et celui de son compagnon de captivité, l'homme lui adresse un « assalam aleïkoun » de paix et pénètre dans sa cellule. S'engage ensuite un assez long entretien, comme si l'inconnu cherchait réellement à mieux connaître les deux hommes en face de lui. « Prends-le comme une retraite spirituelle », lui répond-il, quand le P. Jacques l'interroge sur les raisons de sa captivité. « Dès lors, ma prière, mes journées prirent du sens, résume le prêtre syrien. Comment vous expliquer ? J'ai senti qu'à travers lui, c'était le Seigneur qui m'adressait cette parole. Ce moment fut d'un grand réconfort. »

« Grâce à la prière, j'ai pu regagner ma paix, enchaîne le prêtre syrien. On était en mai, le mois de Marie. Nous nous sommes mis à réciter le chapelet, que je ne priais pas beaucoup auparavant. Toute ma relation avec la Vierge en a été renouvelée. La prière de sainte Thérèse d'Avila "Que rien ne te trouble, que rien ne t'effraie..." m'a également soutenu, pour laquelle, une nuit, j'ai fait une mélodie que je me suis mis à fredonner. La prière de Charles de Foucauld m'a aidé à m'abandonner entre les mains du Seigneur, avec la conscience que je n'avais pas le choix. Car tout laissait croire que c'était ou la conversion à l'islam, ou la décapitation. Presque chaque jour, on pénétrait dans ma cellule et on m'interrogeait sur ma foi. J'ai vécu chaque jour comme s'il était le dernier. Mais je n'ai pas fléchi. Dieu m'a donné deux choses, le silence et l'amabilité. Je savais que certaines réponses pouvaient les provoquer, que n'importe quel mot peut vous condamner.

Ainsi, on m'a interrogé sur la présence de vin au couvent. L'homme m'a coupé la parole quand j'ai commencé à répondre. Il a jugé mes paroles insupportables. J'étais un "infidèle". Grâce à la prière, aux psaumes, je suis entré dans une paix qui ne m'a plus quitté. Je me souvenais aussi des paroles du Christ dans l'évangile de saint Matthieu : "Bénissez ceux qui vous maudissent, priez pour ceux qui vous persécutent." J'étais joyeux de pouvoir vivre concrètement cette parole. Ce n'est pas une petite chose que de pouvoir vivre l'Évangile, en particulier ces versets difficiles, qui étaient théoriques auparavant. Je me suis mis à ressentir de la compassion pour mes ravisseurs. »

« À l'occasion, des chansons poétiques de Feyrouz me revenaient aussi, avoue le père Jacques, et en particulier l'une d'elles qui parlait du crépuscule, que je chantais quand les longues nuits de juin tombaient sur Raqqa et que nous étions laissés dans le noir. Même ces paroles et leur musique devenaient prière. Elles parlaient de la souffrance "inscrite dans le crépuscule". »



Puis un jour, le père Jacques Mourad est flagellé...

« C'était le 23e jour de ma captivité, se rappelle-t-il. Ils sont entrés soudain. C'était une sorte de mise en scène. La flagellation a duré quelque trente minutes. Le fouet était fait d'un bout de tuyau d'arrosage et de cordes. J'ai eu mal, physiquement, mais en profondeur, j'étais en paix. J'étais dans une grande consolation de savoir que je partageais quelque chose de la souffrance du Christ. J'en étais aussi extrêmement confus, m'en sentant indigne. Je pardonnais à mon bourreau alors même qu'il me fouettait. De temps en temps, je réconfortais d'un sourire le diacre Boutros, mon compagnon de captivité, qui se contenait difficilement de me voir fouetter de la sorte. Par la suite, je me suis rappelé le verset où le Seigneur dit que c'est dans notre faiblesse que sa force se manifeste. J'en étais continuellement étonné, car je me savais faible, spirituellement et physiquement. Voyez-vous, je souffre d'un mal de dos depuis mon enfance et les conditions de détention étaient telles que ce mal devait en principe augmenter. Au monastère, j'avais un matelas spécial, une chaise ergonomique. En prison, je dormais par terre, et aucun moyen de faire de la marche dans ces toilettes. »

« La grande peur, enchaîne le P. Jacques, je l'ai connue peu après, quand un homme armé d'un poignard est entré dans notre cellule. J'ai alors senti sur mon cou le fil du couteau et j'ai eu le sentiment que le compte à rebours pour mon simulacre d'exécution avait commencé. Dans ma frayeur, je me suis recommandé à la miséricorde de Dieu. Mais ce ne fut qu'un éprouvant simulacre. »

Le 4 août, le groupe jihadiste prend le contrôle de Palmyre et, par là même, de Qaryatayn. Le lendemain, à l'aube, il prend en otage la population, quelque 250 personnes, qui sont conduites à Palmyre. Le 11 août, le P. Jacques et son compagnon en prennent eux-mêmes le chemin. Voici comment : « Un cheikh saoudien est entré dans notre cellule. "Tu es Baba Jacques ? fait-il, allez, viens ! Les chrétiens de Qaryatayn nous ont cassé la tête en nous parlant de toi !" J'ai pensé que j'étais emmené pour exécution. À bord d'un van, nous avons roulé quatre heures durant. Passé Palmyre, nous nous sommes engagés sur un chemin de montagne conduisant à un bâtiment fermé par une grande porte en fer. Elle s'ouvre, et qu'est-ce que je vois ? La population de Qaryatayn tout entière, stupéfaite de me voir. Ce fut un moment d'indicible souffrance pour moi. Pour eux, un extraordinaire moment de joie.

Vingt jours plus tard, le 1er septembre, nous sommes ramenés à Qaryatayn, libres, mais avec interdiction de quitter le village. Un contrat religieux collectif est signé : nous étions désormais sous leur protection ("ahl zemmé"), moyennant le paiement d'une taxe spéciale ("jezyé") de laquelle s'acquittent les non-musulmans. Nous pouvions même pratiquer nos rites, à condition que cela ne scandalise pas des musulmans. Quelques jours plus tard, au décès de l'une de mes paroissiennes, morte d'un cancer, nous nous rendons au cimetière, proche du couvent de Mar Élian. Ce n'est qu'alors que je constate qu'il a été rasé. Curieusement, je n'ai pas réagi. Intérieurement, il m'a semblé comprendre que mar Élian avait sacrifié son couvent et sa tombe pour nous sauver. »

« Aujourd'hui, conclut le P. Jacques – qui a bravé l'interdiction de quitter Qaryatayn et a trouvé un moyen de s'enfuir, sur lequel il reste discret –, je continue d'éprouver pour mes ravisseurs le même sentiment que j'ai eu pour eux quand j'étais leur prisonnier: la compassion. Ce sentiment vient de ma contemplation du regard que Dieu porte sur eux, malgré leur violence, comme Il le porte sur tout homme : un regard de pure miséricorde, sans le moindre désir de vengeance. »

« Aujourd'hui, poursuit le prêtre, qui fut moine au monastère de Mar Moussa, fondé par le père Paolo Dall'Oglio, je sais que la prière est la voie du salut. Il faut continuer à prier pour les évêques et prêtres qui sont encore disparus et dont on ne sait rien. Prier pour mon frère le père Paolo Dall'Oglio (disparu à Raqqa en juillet 2013). Il nous faut prier aussi pour une solution politique en Syrie. Nous commémorons en ce moment le centenaire des massacres et exodes de 1915. Sans solution politique, l'émigration achèvera le travail que les massacres de 1915 ont commencé. »

L'Orient Le Jour : L’extraordinaire témoignage du père Jacques Mourad, ex-otage du groupe État islamique

L’incroyable et douloureux récit du père Mourad
Dans un long entretien, le prêtre syrien, récemment libéré des geôles de Daesh, raconte l'enfer qu'il a traversé.

Pour mémoire

Relâché par al-Nosra, un père franciscain placé en résidence surveillée


La famille du jésuite Paolo Dall'Oglio exhorte ses ravisseurs à le libérer



samedi 28 novembre 2015

L'Orient Le Jour : Témoignage sur la situation économique à Alep








Farès el-Chehabi, homme d'affaires alépin sunnite, président de la Chambre de commerce et d'industrie de Syrie, fait part des ravages causés par quatre années de guerre sur sa ville et ses alentours. Depuis septembre 2011, il est inscrit sur la liste des personnes sanctionnées par l'Union européenne, accusé d'apporter un soutien économique au régime.

Quelles ont été les conséquences de la guerre sur la zone industrielle d'Alep ?
Alep était la capitale économique de la Syrie. Nous avions plus de 80 000 usines. Bien plus qu'aucune ville au Moyen-Orient. En 2011, dès le deuxième mois de la guerre, les destructions et les pillages ont commencé. Dès les premiers mois, les rebelles nous ont distribué des tracts exigeant la fermeture de nos entreprises, sinon elles seraient brûlées. Ils ont envoyé ces menaces à tous les magasins et entreprises. Les gens ont immédiatement pris peur. Une vingtaine de mes amis industriels, membres de la Chambre de commerce, ont été assassinés car ils refusaient de fermer leurs usines. En 2011, les rebelles avaient réduit en cendres plus de 100 manufactures.
L'une de mes usines se trouvait à Cheikh Najjar, la plus grande zone industrielle. Les rebelles s'en sont emparés en 2011. On m'a dit qu'elle ne m'appartenait plus et que je n'avais pas le droit de la réclamer sous peine de représailles. Mon usine, qui produisait de l'huile d'olive, que je croyais être entre les mains de l'Armée syrienne libre (ASL), était en fait le quartier général de l'État islamique (EI). Une fois cette zone libérée en juillet 2014, j'ai constaté les dégâts. Sur les murs, étaient peints le drapeau de l'EI, il restait les vêtements des jihadistes, leurs tracts. Dans la zone, j'ai remarqué qu'il y avait près de 500 enfants qui avaient été privés d'éducation pendant deux ans. J'ai alors décidé de transformer cette usine en école gratuite.

Vous avez accusé le gouvernement turc d'être derrière le pillage des usines d'Alep…
Oui. Et j'ai des preuves sérieuses. J'ai déposé deux plaintes contre le gouvernement turc, aux tribunaux de Strasbourg et à La Haye. J'ai recueilli des preuves solides, des vidéos, des confessions et des témoins. Beaucoup d'industriels m'appelaient en panique me disant que les rebelles étaient dans leur usine et que des experts turcs étaient avec eux. Les hommes armés ne font pas la différence entre les différentes lignes de production d'une usine. Ils ne savent pas comment désassembler les machines sans les endommager. C'est pourquoi les experts turcs étaient présents, pour choisir leur butin et les envoyer à Gaziantep, à Adana… J'ai reçu plus de 5 000 plaintes d'industriels, victimes de vols. Le butin est parti en Turquie avec la complicité de la police turque. Impossible de faire passer du matériel d'usine facilement. Certaines machines font 20, 30 mètres de long. Ils ont utilisé des camions, sont passés aux postes-frontières, pas à travers des champs d'oliviers. C'est de la contrebande organisée. Ils ont vidé les zones industrielles d'Alep. C'est un champ de ruines.

Aujourd'hui, comment Alep s'organise pour survivre? 
Depuis neuf mois, nous n'avons plus Internet. Depuis que la route Hama-Alep a été libérée, les produits du quotidien arrivent facilement. L'eau est contrôlée par al-Nosra (branche syrienne d'el-Qaëda). L'Onu l'a déclarée organisation terroriste en 2014. La Coalition nationale syrienne essaye de rendre al-Nosra acceptable, en l'encourageant à couper ses liens avec el-Qaëda, pour qu'elle puisse rejoindre les modérés. Le Front contrôle en grande partie l'électricité. Et la grande centrale électrique est sous contrôle de l'EI. Donc nous n'avons que très peu d'électricité à Alep. Le gouvernement négocie avec eux. « Les terroristes » vous disent : « On donne à Alep 5 % d'électricité et on prend le reste. » Ce qui équivaut à 5 mégawatts pour 3 millions de personnes. Ce n'est pas de la négociation, c'est du chantage sur l'électricité comme pour l'eau. Nous attendons la libération de la plus grande station électrique près de l'aéroport de Kweires. Personne ne peut l'attaquer, car il y a des risques de contamination, de radiations… On a une autre centrale à Zorba qui devrait être libérée dans les prochains jours.

Est-ce que les Alépins habitant les zones contrôlées par le gouvernement craignaient que le régime ne les laisse tomber ?
Beaucoup de gens étaient frustrés au début et furieux, car ils se sentaient abandonnés. Nous n'étions pas en mesure de nous défendre contre les rebelles. Nous étions face à deux choix : soit détruire nous-mêmes ce qui reste d'Alep et les combattre, ou bien les assiéger sans détruire la ville. Et c'est la seconde option qui est en cours. Les gens bradent leurs maisons alépines à l'ancienne, juste pour partir. Et les plus visés sont les chrétiens et les Arméniens. Il ne reste que 10 000 Arméniens à Alep, alors qu'ils étaient plus de 200 000 avant la guerre. J'ai rendu visite aux patriarches et aux prêtres de toutes les communautés, et tous tiennent le même discours : ceux qui les attaquent sont des islamistes qui veulent les forcer à quitter le pays. Mais les islamistes oublient que la communauté chrétienne à Alep n'est pas une invitée. Ce sont les habitants originels de la ville. Ils étaient là avant les musulmans. Et on espère qu'un jour, les chrétiens reviendront.

Vous critiquez les rebelles, mais de son côté, le gouvernement syrien achète le pétrole de l'EI…
Déjà, ce pétrole n'est pas à l'EI. Il appartient aux Syriens. Donc, si un groupe contrôle ma production de blé, de coton ou d'huile, c'est mon travail de libérer mon usine ou de racheter la production par tous les moyens possibles. Il m'appartient. Donc, c'est hypocrite de pointer du doigt les efforts du gouvernement syrien qui rachète ce pétrole à l'EI pour le redonner à ses citoyens. Et puis le régime bombarde par ailleurs certains champs pétroliers.

Que pensez-vous des futures élections, décidées à Vienne, qui devront se tenir dans 18 mois ?
Nous décidons qui doit nous gouverner à travers des élections libres. Nous n'avons aucun problème si ces élections sont contrôlées par une organisation internationale tant qu'elle n'est pas corrompue. Si vous souhaitez le départ d'un président, organisez des élections. Mais nous n'acceptons pas les groupes rebelles comme Jaïch al-islam ou autre… Laissons les groupes dit « modérés » participer aux élections. S'ils gagnent, nous seront obligés de l'accepter. C'est la loi du bulletin de vote. Mais personne ne veut réellement d'élections et ils exigent que le président démissionne. Car ils savent que si Bachar el-Assad y participe, il gagnera. Il aura la majorité, peut-être pas 90 %, mais 45 % lui suffirait pour gagner. Et pour l'instant, personne du côté de l'opposition ne peut rallier autant de suffrages.

Comment voyez-vous votre pays dans quelques années ? 
La Syrie ne sera jamais plus comme avant. Elle est détruite. Nous avons des réfugiés partout malheureusement. En 2010, nous n'avions aucune dette étrangère. Je pense que dix ans après la fin de la guerre, nous serons à nouveau considérés comme un pays fort. Mais pour guérir nos blessures, cela prendra des générations et des générations, comme c'est encore le cas au Liban.


Lire aussi dans L'Orient Le Jour :

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La gesticulation martiale de Hollande veut occulter ses accointances avec le terrorisme…






Vendredi a eu lieu, aux Invalides, la commémoration nationale en l’honneur des victimes de l’attentat du 13 novembre.

On considérera sans doute mal venu de rompre ce que certains tiennent pour un beau moment d’unanimité nationale. Tout écart peut sembler une offense aux morts que tant de familles pleurent.

Mais nous devons à la vérité de dire que celui qui préside la cérémonie, François Hollande, est sans doute le moins légitime à le faire.

Certains proches des victimes se sont désolidarisés, alléguant les lacunes des systèmes d’alerte et les effets de la politique laxiste de Taubira qui a conduit à sortir de prison plusieurs des terroristes qui auraient dû se trouver incarcérés et, donc, hors d’état de nuire au moment des faits.

Mais il y a bien plus grave. La gesticulation martiale du Président qui dit faire désormais une guerre totale aux terroristes occulte la réalité : le même Président depuis trois ans – et dans le sillage de son prédécesseur -, loin de faire la guerre aux terroristes, comme le croit l’opinion, leur a envoyé des armes, des conseillers militaires et peut-être quelques soldats, dans les zones rebelles de Syrie et dans les camps d’entraînement de Jordanie et de Turquie. Cette aide s’est faite en violation d’un embargo sur les armes décrété tant par l’ONU que par l’Union européenne.

Les alibis de cette politique qui, en regard de l’impératif de protéger les Français, s’apparente à une trahison, sont doubles.

Le premier : nous n’aidons pas Daech mais Al-Nosra (nouveau nom d’Al-Qaïda) qui représente, dit-on, les rebelles « modérés » (c’est encore ce que vient de dire Washington) ou l’Armée syrienne libre. Imposture, bien entendu. Ces prétendus rebelles modérés partagent avec Daech l’idéologie islamiste. Ils en ont les méthodes atroces, comme le montre le massacre du village chrétien de Maaloula perpétré par eux.

L’autre alibi, ce sont les horreurs que l’on prête au régime de Bachar el-Assad. S’il fait peu de doute que le président de la Syrie, toujours reconnu internationalement comme le seul gouvernement légitime, s’appuie sur une police politique de type soviétique, la propagande hystérique que lui opposent les médias occidentaux est exactement du même type, ce qui rend difficile de savoir où est la vérité. Une partie de ce qu’on lui a reproché s’est avéré faux, comme l’utilisation de gaz ou le massacre de Homs, en réalité opérés par les rebelles. Quoi qu’il en soit, il n’est pas venu, lui, massacrer des Parisiens. Bien au contraire, il était prêt à nous livrer des informations sur les djihadistes opérant en France. Or, M. Valls n’en a pas voulu.

Mais le plus abject dans l’engagement de la France auprès des djihadistes est que, par derrière de grandes considérations morales, il intervient sur fond d’affairisme. Certes, le conformisme atlantiste y a sa part, l’idéologie droit-de-l’hommiste aussi, mais le souci de satisfaire nos alliés et partenaires en affaires, Arabie saoudite et Qatar, encore davantage. Lâcheté ou corruption ? Que l’on fasse des affaires avec ces pays gorgés de pétrodollars, soit, mais rien ne justifie de les laisser soutenir activement des mouvements islamistes qui veulent ouvertement notre mort. Encore moins de soutenir, nous aussi, ces mouvements.

Les Français commencent à prendre conscience de ces faits. Mais en ont-ils tiré toutes les conséquences ? Pour le moment, Hollande surfe sur le deuil national. Poses martiales et agitation diplomatique (que nos partenaires ne prennent sûrement pas très au sérieux) contribuent même à le faire remonter dans les sondages. Qu’en sera-t-il quand les Français auront enfin compris l’imposture que recouvre cette gesticulation en regard du soutien que nos dirigeants ont continûment apporté aux djihadistes au cours des dernières années ?

Émmanuelle Prévost appelle au boycott des cérémonies

Éric Ouzounian : Moi, père d'une victime, je n'irai pas aux Invalides

Le père d'Aurélie, victime de l'attentat du Bataclan, ne se rendra pas (non plus) à l'hommage national


vendredi 27 novembre 2015

Alain Benajam : Islam, la double manipulation de l'impérialisme


Les USA et leurs affidés de l'impérialisme ont pour projet, depuis la fin du siècle dernier de remodeler le grand moyen orient. Ce remodelage doit consacrer la fin des états nations des région arabo-musulmanes pour les remplacer par des états religieux croupions et soumis.

Le moyen était de procéder par nettoyages ethniques pour regrouper les populations par ethnies et religions afin de casser les frontières reconnues internationalement.

Pour les USA, il n'était pas possible de massacrer et de terroriser directement les populations pour appliquer leur plan. Il fallait passer par un certain nombre de fictions destinées aux peuples occidentaux afin de masquer de terrifiants desseins.

Le projet impérialiste


La fiction d'un ennemi, l'État islamique

L'État islamique a pour fonction de réaliser ce que les USA ne peuvent faire ouvertement. Une première fiction fut mise en place, celle de « la guerre au terrorisme » et maintenant à l'État islamique, qui doit être présenté comme ennemi irréductible afin que les USA puissent conserver les mains propres aux yeux du monde.

Cette fiction de la guerre au terrorisme a commencé avec Al Qaïda organisation militaire clandestine de recrutement de mercenaires, mais Al Qaïda n'avait pas pour fonction d'établir de pouvoir étatique sur des régions entières, ce n'était que du recrutement de combattants enrôlés pour combattre ça et là les ennemis de l'impérialisme.

L'État islamique lui a pour but de se saisir de territoires et y installer un pouvoir en cassant des frontières en l’occurrence celles de l'Irak et de la Syrie, il va plus loin qu'Al Qaïda dans le dessein impérialiste.

L'État islamique, prise de possession de territoires sur deux États, Syrie et Irak


L'État islamique a également pour intérêt dans cette fiction de « guerre au terrorisme » de montrer des « bons », maintenant Al Qaïda qui sont ouvertement appuyés, armés et financés pour combattre des « régimes » hostiles et de désigner des « méchants » ceux qui font ouvertement le plus sale boulot pour le compte de cet impérialisme. Ces « bons » transmettant armes, munitions et fonds aux « méchants ». Ainsi il est simple de faire semblant d'attaquer les « méchants » tout en les supportant par l'intermédiaire des « bons ».

Les revendications d'acte terroristes sous faux drapeaux précédemment attribués à Al Qaïda désigné maintenant « bon » ("ils font du bon boulot") sont maintenant attribués à l'État islamique désigné « méchant ».

Alors, la deuxième fonction de l'État islamique est, en revendiquant d'horribles attentats, de faire monter l'islamophobie, une guerre civile larvée et de donner prétexte à la limitation des libertés publiques afin de museler une population qui devient de plus en plus hostile. Le « méchant » doit apparaître de plus en plus « méchant » pour faire peur.

On voit que la création de cette entité pseudo hostile mais parfaitement contrôlée ne présente que des avantages pour l'impérialisme.

Comment Al Qaïda et l'État islamique ont il put recruter autant de mercenaires dans tous le monde arabe ? En élaborant une autre fiction pour le côté musulman avec l'aide et les moyens financiers de son très proche allié l'Arabie saoudite.

La fiction religieuse

Il fallait donner corps également à la guerre des civilisations côté musulman pour alimenter un « jihad » contre les « Croisés » assimilés à un impérialisme, il fallait « fondamentaliser » et radicaliser la religion musulmane la montrer en quelque sorte « révolutionnaire » anti occidentale pour pouvoir recruter parmi une jeunesses toujours prompte à l'engagement ou recruter parmi des populations pauvres agricoles et traditionnelles. Ce rôle fut dévolu à l'Arabie saoudite des Wahhabites et au Qatar des « Frères musulmans » alliés depuis toujours des anglo-saxons. Cette fiction passa par les mosquées pourvues largement en capitaux et en imams qui fustigeaient l'Occident dans leurs prêches reprenant le thème du jihad contre les Croisés modernes.

Depuis le début du siècles les anglo-saxons et leurs alliés saoudiens travaillent à créer ce fossé civilisationnel en faisant monter cette double fictions, celle d'un islam qui serait anti-occidental et anti-impérialiste d'un côté pour les populations musulmanes et de l'autre un islam qui serait fondamentalement barbare et terroriste pour les populations occidentales.

Évidemment tout cela n'est que manipulation, l'islam pas plus que d'autres religions n'est ni révolutionnaire (pour s'en convaincre voir l'Arabie saoudite) ni intrinsèquement terroriste puisque ce terrorisme comme celui du 11 septembre 2001 est toujours pratiqué par des spécialistes occidentaux, sous faux drapeaux.

La Russie ennemi permanent de la thalassocratie anglo-saxonne se devait de briser ces deux fictions en montrant derrière ces manipulations d'opinions, occidentales et musulmanes, l'horrible et criminel visage de l'impérialisme. En s'attaquant réellement à ses mercenaires autant ouvertement armés que clandestinement soutenus, ne croyant nullement à ses fictions, la Russie a mis à terre les plans de l'impérialisme qui projetait une fois l'affaire moyen-orientale terminée de lancer ses armées sur son sol.



Alain Benajam : Islam, la double manipulation de l'impérialisme

Les parties en présence et leurs conflits mouvants en Syrie… pour les Nuls et moins-Nuls !

Joe Quinn : Russie, Syrie et la Guerre du gaz anglo-américaine au Moyen-Orient

Olivier Berruyer (DiaCrisis) : “Daesh : autopsie d’un monstre” :
Il y a aussi des enjeux économiques absolument considérables… C’est un aspect qui était assez peu évoqué jusqu’ici mais il y a effectivement en arrière-plan le pétrole et le gaz, parce que jusqu’ici l’Arabie Saoudite domine la production de pétrole et le Qatar celle du Gaz. Or ces deux pays apprennent que l’Iran, leur plus farouche rival, projette de construire un pipeline qui traverserait l’Irak et la Syrie pour s’assurer un débouché vers la Méditerranée, alors ça redistribuait totalement les cartes du marché du pétrole et du gaz, et pour Alain Juillet c’est un des éléments qui vont pousser ces deux pays à déstabiliser Bachar el-Assad.




Mireille Delamarre (20 juin 2013) - Syrie Guerre du gaz : Assad obstacle au gazoduc Qatar-Turquie



jeudi 26 novembre 2015

Messe à Paris pour le repos de l'âme de ces soldats que la Russie a perdus…


Le 24 novembre, la Russie a perdu en Syrie deux de ses soldats : le lieutenant-colonel Oleg Pechkov et le fantassin de marine Alexandre Pozynitch.



Oleg Pechkov, 52 ans, était aux commandes du bombardier Su-24 frappé par un missile turc. Le pilote est parvenu à s’éjecter mais a été tué dans les airs par des tirs rebelles venant du sol. Le chef d’un groupe de Turkmènes syriens, opposés à Bachar el-Assad, opérant près de la frontière turco-syrienne, Alpaslan Tchelik, a confirmé à Reuters que « ses combattants ont tiré sur les deux pilotes russes lors de leur descente en parachute » et que Konstantin Mourakhtine, le co-pilote « a pu s’échapper ».

En fait, selon des sources de Novaïa Gazeta au sein du renseignement syrien, Mourakhtine a rapidement été capturé par un groupe de bandits après son atterrissage. Parallèlement, les forces russes et syriennes ont déployé une opération de sauvetage.

Vers 11 heures du matin, heure locale, soit une heure et demie après l’attaque contre l’avion, cinq hélicoptères Mi-8 ont été envoyés sur le lieu du crash. Chaque appareil transportait sept à huit soldats des forces spéciales russes et deux à trois Syriens devant servir d’interprètes et de passeurs. Les hélicoptères ont suivi les signaux envoyés par les radios installées sur le mécanisme de lancement que les aviateurs avaient utilisé pour s’éjecter de l’avion. En atterrissant, un des Mi-8 a été la cible de tirs provenant du sol. Le fantassin de marine Alexandre Pozynitch, 29 ans, a péri dans cette attaque.

Konstantin Mourakhtine, 39 ans, a été retrouvé vers midi. Les forces spéciales russes ont encerclé ses ravisseurs, avant de négocier avec leur chef. Vers 15 heures, Konstantin Mourakhtine a été ramené à la base aérienne russe de Hmeimim, en Syrie. Le lendemain, l’aviateur a confié à la presse attendre « avec impatience » sa sortie de l’hôpital, « pour reprendre immédiatement du service » et « venger la mort » du colonel Oleg Pechkov.

Le 25 novembre, le président russe Vladimir Poutine a décerné à titre posthume le titre de Héros de la Fédération de Russie à Oleg Pechkov. Le capitaine Konstantin Mourakhtine et le marin Alexandre Pozynitch ont tous deux été décorés de l’Ordre du Courage.