Qui ne risque rien n'est rien… sur le chemin de Damas, alors que les opinions ont cédé face aux faits…
on ne le dit assez : un âge n'en chasse pas un autre, tous les âges qu'on a vécu coexistent à l’intérieur de soi, ils s'empilent, et l'un prend le dessus au hasard des circonstances.

dimanche 20 avril 2014

Thingyan à Yangon…


Thingyan c'est en Birmanie, comme au Laos, au Cambodge ou en Thaïlande, le nouvel an bouddhiste theravāda… La fleur de Padauk (Pterocarpus marcrocarnus) est partout… Des très nombreux jardins de Yangon jaillit la lumière des fleurs de cet arbre splendide omniprésent… Mais chacun a aussi cueilli, acheté, s'est vu offert son bouquet, pour sa maison, son échoppe, sa voiture, un collier… Surtout ne pas confondre la fleur du Padauk (Pterocarpus macrocarpus) avec celle de Cassia fistula (Ngu shwe wah en birman), également présente à Yangon mais qui est la fleur symbole de la Thaïlande voisine !

Le Padauk (Pterocarpus macrocarpus) offre sa pleine floraison en avril…


12 avril veille du grand jour, devant l'Hôtel de Ville la batterie de jets d'eau est fin prête… Au fond on aperçoit le paya Sule
De nombreuses stations de toutes tailles et de toutes "puissances" ont ainsi été érigées partout dans la ville…
Chacune, avec ses moyens, aura son propre style d'animation… et de fréquentation…
Souvent, les plus petites et les plus familiales, après la bénédiction et de la purification rituelles offriront une collation à leurs visiteurs…

Dimanche 13 avril, devant l'Hôtel de Ville face au jardin Mahabandoola la fête a commencé…



Et nous voilà partis pour quatre jours de fête bien arrosés…



Une petite "station",  avenue Anawrahta, près du carrefour avec l'avenue Sule Pagoda



Avenue Anawrahta, carrefour avec la rue 19 : parmi les stations les plus animées et fréquentées par la jeunesse de Yangon…

Rue 19, carrefour avec l'avenue Anawrahta : les pompiers apportent leur logistique…

Montée vers la porte Est de Shwe Dagon, ces enfants préfèrent des jeux moins violents…

Du samedi 12 au mardi 22 avril tout sera fermé à Yangon, même les restaurants…
on ne mourra pourtant pas de faim…


Lundi 14 avril, retour à l'Hôtel de Ville… mais aujourd'hui c'est jour de pleine lune… une visite à Shwe Dagon s'impose…








Y'en a qui ne plaisantent pas…













L'avenue Anawrahta vue du carrefour avec l'avenue de Shwe Dagon :
des centaines de voitures se pressent vers les stations situées au niveau des rues 20 et 19…
Notons l'absence de motos : depuis longtemps elles sont interdites de circulation à Yangon, à Yangon seulement…



















Retour vers le calme de l'avenue Mahabandoola…







samedi 19 avril 2014

Dieu, pour les catholiques et les chrétiens uniates arabophones, est bien Allah…


Un iBréviaire en arabe…



Pour les catholiques, les uniates arabophones et tous les autres chrétiens de langue arabe ou dérivée de l'arabe Dieu est bien Allah, n'en déplaise aux tribunaux de Malaisie

Un prêtre italien, le Père Paolo Padrini, 41 ans, féru de technologies informatiques et qui travaille dans le domaine des nouveaux médias sociaux pour le Saint-Siège, vient de développer une application en langue arabe de son iBréviaire déjà disponible, depuis 2008, en différentes langues. Celui qu’on nomme au Vatican le iPadre, a fait traduire en arabe le Bréviaire, l’office divin d’usage quotidien pour tous les prêtres de l’Église latine. Il est notamment destiné aux prêtres et religieux – voire aussi aux laïcs… – de langue arabe se trouvant dans des pays où l’importation, la possession et l’usage du Bréviaire est formellement interdit… « Cette application, précise le prêtre, ouvre une porte à la liberté religieuse » en contournant la censure imposée dans certains pays musulmans. Ce iBréviaire pourra être gratuitement téléchargé : il sera disponible dans deux ou trois semaines pour iPad et cet été pour Androïd. À la condition que le téléchargement soit possible…


iBreviary: an instrument for the Church

The Eastern Patriarchates and Arabic Culture

vendredi 18 avril 2014

L'impossible révolte des peuples d'Occident

"Consommer, c’est être libre et heureux. Réfléchir est futile et ennuyeux. Le vocabulaire est réduit, le sens des mots dévoyé, de sorte qu’il n’est plus possible de penser la réalité. L’éducation est réduite à une sorte de conditionnement à la servitude et d’insertion professionnelle. Un individu inculte n’a qu’un horizon de pensée limité, et plus sa pensée est bornée à des préoccupations futiles, moins il peut se révolter…"


Malgré les crises, malgré les inégalités, malgré le règne de la finance, les peuples d'occident restent passifs, comme anesthésiés par le système médiatique, politique et consumériste. Cette vidéo et celles que vous trouverez en versions fragmentées sur le site inter-agir.fr sont extraites du film « Dette, crise, chômage : qui crée l'argent ? », ci-après :



La monnaie fait partie de notre quotidien. Elle est au cœur de nos économies : elle permet les échanges des biens et des services. Pourtant, personne ne sait vraiment qui la fabrique, ni comment elle fonctionne. En partant de ce que tout le monde connait, ce document explique les fondements des systèmes monétaire et bancaire, et en décrypte certaines conséquences. Car c'est bien l'incompréhension du système monétaire par la majorité des citoyens, des journalistes, des politiciens et de nos élites au sens large, qui permet à la finance et aux banques de régner sans entraves.

Ce document citoyen n'a aucune couleur politique. Par des exemples simples, didactiques, il décrit les mécanismes bancaires peu connus, énonce des faits et matérialise des liens avec les principaux enjeux de notre temps. Il débouche sur une critique des systèmes financier, politique et médiatique, et se termine par des objectifs et alternatives fondamentaux pour le monde de demain.

Avec la supervision de deux spécialistes du domaine que sont Gérard Foucher et André Jacques Holbecq, tous deux auteurs de nombreux ouvrages sur le système monétaire, ainsi que des analyses techniques précises comme celle de Jean Bayard, Gabriel RABHI a mis à profit ses compétences en imagerie. La sélection des informations et des principes à exposer, leur simplification sans induire d'erreurs, ainsi qu'une orientation critique de la création monétaire a nécessité six mois de travail.

À diffuser largement sous toute forme utile. A faire publier par les blogs et les sites de réinformation. D'autres vidéos, extraits, informations, bibliographie et liens : http://www.inter-agir.fr

Notions abordées :

La monnaie centrale / la monnaie scripturale / la banque centrale / les banques commerciales privées / le mythe du troc / le crédit à l'époque Sumérienne / l'invention de la monnaie / la monnaie papier et les orfèvres / la couverture partielle des dépôts / la monnaie fiduciaire / lien états - banques / le cours légale / conversion entre monnaie scripturale et centrale / définition d'un dépôt bancaire / transfert intra-bancaire / transfert interbancaire / le règlement bancaires / la compensation / les chambres de compensation / la disparition potentiel des dépôts / le trésor public / le risque systémique / les actifs / les créances / actifs financier, actifs matériels / bilan financier / bilan d'une banque / dépôts au passif / créances à l'actif / la monétisation / le crédit bancaire / la création monétaire ex-nihilo / destruction monétaire / le risque de contrepartie / la circulation de la monnaie / la masse monétaire / la croissance / une système de Ponzi / évolution exponentielle de la masse monétaire / les agrégats monétaires / variation des agrégats monétaires / le refinancement / prise en pension de titres par la banque centrale / le marché interbancaire / l'effet domino / crise de liquidité / crise de 2008 / les saisies bancaires / le sauvetage bancaire / l'assouplissement quantitatif / notions des endettements / l'usure / la concentration des richesses / rôle de la banque centrale / évasion fiscale / l'état et les marchés financiers / les intérêts de la dette / la planche à billet / inflation et déflation / l'hyperinflation / lien entre forces armées et monnaie / la réserve fédérale américaine / la banque des règlements internationaux / démocratie / aristocratie / oligarchie / le gouvernement représentatif / finance et médias / l'union européenne / le lobbying / la destruction de la planète / la décroissance / l'esclavage par la dette / la création de monnaie centrale / la monnaie du futur / intérêt général et intérêt particulier / la dictature parfaite / le conditionnement des peuples / le prêt à penser / les solutions et alternatives.

mardi 15 avril 2014

Printemps Français - Lettre nº45 du 15 avril 2014




Newsletter du Printemps Français.
Lettre nº45 du 15 avril 2014
Printemps Français                                                                                           

L’article de la semaine
La critique du libéralisme, il n’y a que ça d’urgent, en ce moment. Michéa s’y est attaqué à belles dents depuis longtemps. Frédéric Lordon, dont nous avons souligné les mérites, pense que Michéa a tort : c’est surtout parce que Lordon aimerait voir triompher le socialisme, mais son analyse critique est aigüe. Cela dit, on peut penser que Michéa a raison (ouf) : et voilà un très bon article pour bien définir la common decency.

L'action de la semaine

 « Sentinelles, veilleurs...»

Face aux sentinelles cette semaine, les forces de l'ordre ne lâchent rien : tous les moyens, surtout les plus ridicules, sont bons!( voir photo ci-dessus).
Les Veilleurs, fêtaient également leur un an de résistance. Ils se sont réunis ce mercredi 9 avril dans 75 villes de France. Une belle réussite, et une certitude : nous ne lâchons rien.

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Éditorial

De quelques combats à venir
La scène est dressée, les acteurs connaissent leur texte, on pourrait presque prédire le dénouement : mais non ! D’une part parce que les vieux clivages droite/gauche se fissurent et craquent ; d’autre part parce que les vieux soutiens du système ne savent plus à quels saint se vouer : Cambadélis prêche contre l’Europe ! Bon, il en profite pour expliquer qu’il faut qu’une bonne partie des dépenses ne soient plus comptabilisées : c’est tellement idiot que ça en est brillant (« effaçons les écritures, ça effacera la dette ! ») et ça peut même donner des idées : supprimez les impôts, vous supprimerez la fraude !
Nous avons encore contre nous des idéologues, des hypocrites et des crétins. Ils sont dangereux mais le vent tourne : les manifestations rassemblent du monde, nos combats gagnent les esprits et font perdre les élections comme le prouvent les succès des manifestations éthiques et la déroute des socialistes (vigilance ! aucun parti ne garantit réellement la protection de la famille et de la vie !).
• Sur l’Europe, vantée dans ce clip admirable, les Européens y croient de moins en moins : l’Islande se retire, l’Angleterre se fatigue, la Grèce n’en peut plus, la Macédoine se tâte. Il n’y a plus qu’Obama pour y croire – forcément sans arrière-pensées. Continuez à parler autour de vous du Traité Atlantique et du rapport Lunacek.
• Sur la famille, tout est à craindre avec Rossignol mais le Président Valls (vas-y, Manuel ! On avait annoncé ça depuis plus d’un an !) peut-il encore s’offrir de grands désordres ? La nouvelle secrétaire d’État met de l’eau dans son vin. Cela dit, le rapport Théry est une bombe… Mais c’est nous qui avons transformé le “débat” ! C’est nous qui avons fait en sorte que ces pures formalités sociétales deviennent, précisément, objet de discussion ! Et de discussions passionnées, heureusement, non pas de discussions d’experts secs. Nous avons inscrit dans le paysage la nécessité de composer avec le peuple plutôt que de lui demander de suivre aveuglément les gourous de la nouvelle humanité.
Et les déculottées des municipales ont enseigné aux dirigeants que le peuple ne lui appartient pas, qu’aucun territoire n’est sanctuarisé et qu’aucune déclaration n’est suffisante. Le peuple, c’est nous, le pouvoir, c’est nous, la légitimité, c’est nous. Continuons les combats.

On ne lâche rien!

Printemps Français
 


La question de la semaine

« On continue les actions de rue ? »

C’est une bonne question. Nous avons la réponse : bien sûr. Il suffit d’un veilleur pour énerver le gouvernement, et les CRS se donnent le ridicule de vouloir disperser une seule personne (site pourri, mais c’est bien que ça circule partout, non ?) : on ne va se priver de ce plaisir. Ni de celui de proposer d’autres manifestations, d’autres actions transgressives, d’autres modes d’actions que la non-violence. Sur le long terme, aucune stratégie ne peut être exclusive et l’occupation du terrain est la seule règle, surtout avec un pouvoir qui veut nous faire disparaître des rues et des médias. Soyons visibles.

Le conseil de la semaine

Devenez “numériquement faible” !

On vous dit souvent de donner dans la participatif : avec ce site, par exemple. Mais en revanche, il y a des projets pourris : celui-là, par exemple (les livres pour enfants ont TOUJOURS été un territoire de lutte). Alors pour cette semaine, nous allons plutôt nous entrainer à nous déconnecter, à nous effacer, à lutter contre les transnationales numériquesTechniques de fichage commercialrespect de la vie privée, le champ est vaste. Commencez petit. Et sinon, signalez à Facebook et aux autorités les pages qui vous heurtent : à force, ça marche (pour les irréductibles, un bon article sur l’open-source, qui est un moindre mal).


 

lundi 14 avril 2014

dimanche 13 avril 2014

Gérard Baudry

Communiqué de l'ADIMAD

Cher(e)s Ami(e)s,

Notre Camarade Gérard Baudry nous a quittés le 8 de ce mois, âgé de 85 ans.
Sergent-Chef à la Légion étrangère il rejoignit la véritable armée française : la Secrète, où il se distingua particulièrement.

C’était un frère de combat qui connut les pires épreuves : condamné à mort, il resta durant quatre mois les fers aux pieds et s’attendit, tous les petits matins de Fresnes, à rejoindre nos héros Claude Piegts, Albert Dovecar, Jean Bastien-Thiry et Roger Degueldre !

Grâcié, il nous rejoignit à l’île de Ré où il se comporta en homme et ne se plaignit jamais.
Libéré, il continua de défendre avec pugnacité la mémoire du juste combat de l’Algérie française.
Ses éminents mérites militaires lui valurent d’être décoré de la Légion d’Honneur, dans les jardins du Sénat, par, et en présence des plus hautes autorités de l’état !

Ses obsèques auront lieu mardi 15 avril selon les modalités suivantes :

·       Mise en bière : 08 h 45 au funérarium de Juvisy Sur Orge (91700)
·       Messe de requiem : 10 h 45 à Saint-Nicolas du Chardonnet : 23, rue des Bernardins – 75005 Paris
·       Inhumation : 13 h 00 inhumation au carré du cimetière Russe Othodoxe de Sainte-Geneviève des Bois : tombe n° 5724.             

Cérémonie organisée par le Lt-Colonel Guyffrey. Le Président de l’Amicale des Anciens de la Légion Etrangère - grâce à qui nous avons obtenu l'emplacement- présentera la carrière de notre "Vieux Chouff" .

Que tous ceux qui le peuvent viennent rendre un dernier hommage à notre frère de combat !
Semper fidelis
JF Collin
ADIMAD





samedi 12 avril 2014

Robert Boissières



 
Robert Boissières, 20 ans
(photo prise peu avant son assassinat)
Robert Boissières, né le 11 février 1942 à Toulouse, a été odieusement assassiné à vingt ans devant le domicile de ses parents le jeudi 12 avril 1962 à Alger par une bande d'aviateurs de l'armée française en vadrouille. Agression gratuite, lâche, imbécile, criminelle. Geste de Français ordinaires…

Aspects de la France, jeudi 19 avril 1962


Nouvelles d’Alger 
(Copie intégrale d’un article non signé publié par Aspects de la France, le jeudi 19 avril 1962. L’original de cette coupure de journal m’a suivi jusque dans mon exil asiatique.)
Le 12 avril 1962, vers 23 heures, un peu avant le couvre-feu, un jeune Français de 20 ans, étudiant en 1ère année de Droit, Robert Boissières, a été tué par les « forces de l’ordre », une patrouille de gendarmerie de l’Air, près du Rectorat, route du Golf à Alger. 
Il venait, avec quatre camarades, dont son frère, âgé de 18 ans, d’apposer des inscriptions "O.A.S." dans le quartier.
Ils rentraient chez eux lorsque, entendant une voiture militaire, ils se cachèrent dans le rebord du talus, parmi les herbes. C’est là que sans sommation aucune, Robert Boissières fut exécuté d’une rafale de mitraillette, tandis que son camarade, Jean Zonza, 21 ans, étudiant en Médecine, était grièvement blessé.
Le quartier fut mis en émoi par cette rafale et en particulier les parents de Robert qui habitent au Clair Logis des P.T.T. Son père, inquiet, descendit immédiatement sur les lieux du drame. Il rencontra un militaire qui lui annonça froidement qu’il venait de « fusiller » un jeune, en même temps qu’il lui tendait la carte d’identité de sa victime. Douleur du pauvre père lorsqu’il reconnut que c’était celle de son fils.
Les Agences de Presse ont donné différentes versions, des versions fausses surtout. On a prétendu qu’un coup de feu avait été tiré. C’est faux. Ces garçons n’étaient pas armés. Mais on use du mensonge pour essayer d’excuser un acte odieux…
Les obsèques de la jeune victime ont été célébrées ce matin, lundi 16 avril, à 9 heures, à la "sauvette". On avait interdit tous faire-part et communiqués dans les journaux. On craignait l’affluence… J’y suis allé avec mes enfants et deux camarades de Robert Boissières.
Malgré toutes les précautions prises par les autorités, il y avait plus d’un millier de personnes à suivre ce malheureux convoi de quelques mètres dans le cimetière de Saint-Eugène, entre la morgue et le dépositoire. Mais obsèques émouvantes, bouleversantes dans leur simplicité, dans leur clandestinité. Foule digne, très impressionnée… Les martyrs de la foi en ont eu d’identiques, et de telles morts, de telles obsèques ne peuvent qu’affermir une religion ou un idéal…
Le jeune frère de Robert, retenu à l’école de police d’Hussein Dey, n’a pas été autorisé à rendre ce dernier hommage… Quelle tristesse.
Ce n’est pas avec de tels assassinats, de tels procédés pour essayer d’étouffer nos sentiments qu’on parviendra à l’apaisement d’une population française de plus en plus survoltée.
Après cette pénible cérémonie, je suis allé ensuite, seul, me recueillir sur les lieux du drame. À l’endroit où est tombé ce pauvre enfant : des bouquets de fleurs, quelques-uns avec ruban tricolore et contre le tronc d’un arbre mort trois lettres sont épinglées : celle d’une mère bouleversée, et deux autres écrites par des camarades de la victime. Lettres qui crient une indignation bien légitime…

Le rédacteur, sous la menace de la censure et de la saisie du journal, malgré son émotion, reste très réservé. Il ne précise pas que la caserne de ces aviateurs jouxte l’immeuble du Clair Logis des P.T.T. Il ne s’interroge pas sur ce que faisaient réellement à cette heure hors de leur base ces aviateurs ? Retour de beuverie ? Ce qui est avéré est que le militaire assassin qui proclama froidement qu’il venait de « fusiller » un jeune, ses acolytes et toute la troupe, jusqu’à tard dans la nuit, fêtèrent ce haut fait de guerre sous les fenêtres des familles des victimes. De plus, nous ne pouvons manquer de nous interroger sur la sanction de cet acte de bravoure. L’assassin et ses complices furent-ils par la suite décorés ? La haine gaulliste n’exclut rien.

Depuis, en France, sur le territoire français métropolitain, partout, chacun risque de croiser l’un de ces ivrognes. Pourquoi ne serait-ce pas celui-ci ? Pourquoi pas celui-là ? De toute façon par leurs votes successifs, et d’abord celui en faveur de l’abandon de l’Algérie, les Français ont sans cesse réaffirmé leur complicité avec ces assassins… Décidément, ce pays m’est définitivement infréquentable… À présent, mon vœu le plus cher reste de n'avoir jamais à vivre dans ce pays d’infâmes, la France,… ni d'y crever,… ni que mes cendres y soient  souillées.

Alex Nicol dans « La Bataille de l’OAS » publié dès novembre 1962 (Les Sept Couleurs) donnera une version qui rejoint celle d’Aspects de la France, et  confirme (pages 129-130) : « Jamais on n’a fait état de l’ouverture d’une enquête quelconque ni de sanctions prises contre ces militaires pour le moins nerveux sur la gâchette… »

Une version tout aussi horrible de ces faits est rapportée par Francine Dessaigne dans son « Journal d'une mère de famille pied-noir » :

Vendredi 13 avril 1962. … Le journal d'hier nous apprend la mort de Robert Boissières, dix-neuf ans. Jeudi soir, il dînait en compagnie de son frère aîné chez la fiancée de ce dernier. Vers 11 heures ils rentrent à pied dans le quartier de la Redoute. Un groupe de jeunes gens court sur la chaussée suivi de près par une patouille de métropolitains. Les Boissières s'arrêtent. Les jeunes gens prennent une petite rue et disparaissent dans la nuit. La patrouille revient sur ses pas et retrouve les deux frères. Bruit de culasse, les jeunes gens s'aplatissent sur le trottoir. Les soldats s'approchent et, presque à bout portant, tirent deux balles dans la tête de Robert et une rafale sur son frère. Robert Boissières est mort hier matin; son frère exsangue est dans un état grave. C'est ce que raconte à mon mari un de leurs cousins…

Les divergences entre ces versions des circonstances d’un même assassinat témoignent de l’extrême tension qui régnait alors à Alger et de l’intolérable pression exercée par les séides du pouvoir métropolitain d’alors désormais allié inconditionnel du FLN, tant dans le crime que dans la propagande et la manipulation de l’information. Ce même jour, ce 12 avril 1962, le général Edmond Jouhaud, arrêté à Oran peu avant, est condamné à mort. Le vendredi suivant, le 20 avril, le général Raoul Salan devait être lui aussi arrêté…


Faire-part édité et diffusé clandestinement par l’Association générale des étudiants d'Alger (AGEA) :


(Maquette réalisée par Josseline Revel-Mouroz et Hélène Mattéi - AGEA)
Instants de bonheur à l'AGEA…  Robert : le seul civil

Le 10 octobre 1984 Robert a quitté Terre-Cabade. Il repose désormais au nouveau cimetière de Cugnaux, dans la proche banlieue de Toulouse.


Le 5 juillet 2003, en présence de plus de 1500 personnes unies dans un profond recueillement, était inaugurée, au centre du cimetière du Haut-Vernet à Perpignan, une stèle en l'honneur de 104 des "fusillés et combattants  tombés pour que vive l'Algérie française". 


Inauguration de la stèle aux "Martyrs tombés pour l'Algérie française", fin de cérémonie : appel personnel de chacun des 104 Martyrs
"Aux fusillés, aux combattants tombés pour que vive l'Algérie française",
cimetière du Haut-Vernet, Perpignan


"Aux fusillés, aux combattants tombés pour que vive l'Algérie française"… 104 martyrs auprès des fusillés  Bastien Thiry, Degueldre, Dovecar, Piegts,
 cimetière du Haut-Vernet, Perpignan


Sur ce blog, une page spéciale est désormais dédiée à Robert Boissières [clic sur sur cette page, bouton à droite "Robert Boissières" ]. Une page qui appartient à tous ceux qui se souviennent de Robert, à tous ses amis… Qu'ils y déposent témoignages, photos, documents pour que de Robert vive le souvenir…