Qui ne risque rien n'est rien… sur le chemin de Damas, alors que les opinions ont cédé face aux faits…
on ne le dit assez : un âge n'en chasse pas un autre, tous les âges qu'on a vécu coexistent à l’intérieur de soi, ils s'empilent, et l'un prend le dessus au hasard des circonstances.

jeudi 5 avril 2018

Fabrice Balanche : la Ghouta et le terreau de la crise syrienne…




Fabrice Balanche est géographe… Universitaire, la Syrie a été au cœur de ses travaux depuis sa thèse de doctorat soutenue en 2000… La Syrie est un pays que Fabrice Balanche aime, malgré la guerre il s'y rend encore… C'est avec un œil lucide que ce géographe nous présente la situation en Syrie et nous donne des éléments d'explications à la crise propres à sa discipline, la Géographie… Nous avons reproduit ici plusieurs entretiens et à des dates éloignées de Fabrice Balanche… Une analyse sans a priori idéologique, loin des médisances ignares et des polémiques auxquelles nous sommes habitués… Observons que dès 2014 Fabrice Balanche envisageait les dénouements actuels… qui sans doute ne résoudront pas tout… 











" 3 questions à ", un nouvel espace de réflexion qui permet de décrypter et d'apporter de nouveaux points sur des questions d'actualité. Fabrice Balanche, maître de conférences à l'Université Lyon 2 et directeur du Groupe de Recherches et d'Études sur la Méditerranée et le Moyen-Orient à la Maison de l'Orient, inaugure ce nouveau dispositif, en revenant sur les 3 ans du conflit syrien. Ce rendez-vous régulier témoignera de l'engagement et de la vie intellectuelle des 900 enseignants-chercheurs de l'université, experts réputés dans un large spectre de disciplines. Réalisation Stéphane Marquet (Service Logistique et Audiovisuel) et Yannick Silvente (Service Communication) - Université Lyon 2







Fabrice Balanche : L’habitat illégal dans l’agglomération de Damas et les carences de l’État
Le développement de l’habitat informel en Syrie, et plus particulièrement dans l’agglomération de Damas prend, des proportions inquiétantes depuis le début des années 1990 (Balanche, 2005). La brusque accélération du mouvement conjuguée à la croissance légale de l’agglomération est telle que les dernières terres agricoles de la Ghouta (l’oasis de Damas) auront pratiquement disparu vers 2025, si l’étalement urbain se poursuit à ce rythme. Plusieurs facteurs contribuent à soutenir l’extension de l’agglomération : un fort courant migratoire intérieur qui continue à alimenter la capitale malgré une diminution de sa croissance naturelle, l’arrivée d’un million de réfugiés irakiens depuis 2003 et surtout l’incapacité des autorités publiques à encadrer le processus d’étalement urbain. Or la Syrie, au contraire du Liban voisin, possède un État fort et une tradition de planification urbaine qui a fait ses preuves dans le passé. Pourquoi ne parvient-elle pas à résorber et à éviter l’extension de l’habitat informel ? Le phénomène est-il trop massif pour les autorités publiques ? Certes, l’ampleur de la croissance démographique et de l’exode rural ne peuvent être niées ; cependant, l’État ne prend aucune mesure concrète pour limiter l’étalement urbain. S’agit-il d’une forme de gestion de l’espace urbain concomitante à la libéralisation de l’économie syrienne : la fin du dirigisme économique se traduirait-il également par une libéralisation des pratiques immobilières ? Le développement de l’informel serait une conséquence du désengagement de l’État en matière d’aménagement du territoire et urbain, alors que les pratiques bureaucratiques demeurent. On peut aussi émettre l’hypothèse qu’il s’agit d’une évolution du mode de gestion du clientélisme politique (Batatu, 1999) qui soutient le régime de Bachar el-Assad… … lire la suite de l'article









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