Qui ne risque rien n'est rien… sur le chemin de Damas, alors que les opinions ont cédé face aux faits…
on ne le dit assez : un âge n'en chasse pas un autre, tous les âges qu'on a vécu coexistent à l’intérieur de soi, ils s'empilent, et l'un prend le dessus au hasard des circonstances.

dimanche 7 janvier 2018

À l'Université d'Alep, études et résistance armée… avec la Communauté syrienne de France, octobre 2017



C'est toujours avec émotion qu'un universitaire franchit les portes d'un campus, le sien ou celui d'une Université amie… Aujourd'hui, émotion d'autant plus forte qu'il sait les mauvaises heures subies autant par les étudiants, les enseignants, le personnel auxiliaire pendant toutes ces années de guerre…

Pourtant notre première impression est de pénétrer dans un campus où garçons et filles, souriants, vaquent en toute tranquillité à des occupations normales… Plusieurs d'entre eux nous interpellent amicalement, s'enquièrent de notre nationalité et continuent joyeusement leur chemin échangeant leurs commentaires… Rien n'apparaît des souffrances qu'ont dû endurer ces étudiants, leurs peurs, leurs deuils, la vaillance de leurs actions pour nombre d'entre eux… Il est vrai que pour ces jeunes Alépins la victoire, si elle n'est pas définitivement acquise pour l'ensemble du pays, pour eux elle est bel et bien là depuis maintenant près d'une année, quel qu'en ait été le prix…


M. Mohamed Nayef el-Salti [محمد نايف السلتي], secrétaire du parti Baas
entouré du Dr. Rim Chamieh [د. ريم شامية], doyenne de l'institut de Linguistique et de M. Bassel Kasnasrallah



Nous retrouvons Dr. Rim Chamieh [د. ريم شامية], doyenne l'institut de Linguistique de l'Université d’Alep, qui nous a déjà amicalement accompagnés lors de nos rencontres avec les dignitaires religieux… Elle assurera l'interprétariat avec les responsables universitaires qui préfèrent s'exprimer en arabe.

Conduits par Bassel Kasnasrallah, nous serons reçus par le secrétaire du parti Baas,  parti socialiste de la résurrection arabe, M. Mohamed Nayef el-Salti  [محمد نايف السلتي] entouré de plusieurs professeurs de différentes disciplines dont la médecine qui en ces temps se trouve particulièrement impliquée.

Près de 100000 étudiants fréquentent cette université… Jamais durant l'occupation d'Alep-est et les jets de missiles depuis cette zone les cours n'ont été significativement suspendus. L'Université a dû s'organiser malgré les coupures d'eau et d'électricité. 

La faculté de Médecine et le Centre hospitalier universitaire étant intégrés à ce campus, les djihadistes en ont fait une cible privilégiée… Rares ont été les journées sans que plusieurs missiles ne visent le campus…








Le Gouvernorat d’Alep a mobilisé environ 17000 miliciens dont les missions outre celles de sécurité étaient de venir en aide aux soldats blessés et à leur réinsertion, aux familles des martyrs, veuves et orphelins… Parmi ces miliciens de nombreux étudiants…  nombre d'entre eux, en armes, ont assuré la sécurité de leur université. L'Université a aussi fortement participé à l'hébergement des déplacées dont elle a secouru près de 30000 d'entre eux. Aussi c'est avec une immense fierté que M. Mohamed Nayef el-Salti  [محمد نايف السلتي] loue l'héroïsme des étudiants son université… Des multiples implications de cette vaillante jeunesse plus de 160 martyrs et plusieurs centaines de blessés sont à déplorer…

Les médecins du CHU interviennent pour nous rappeler les méfaits de l'embargo… Méfaits qui affectent gravement les équipements du fait des difficultés d'en assurer la maintenance en pièces de rechange. Les effets de l'embargo sont moins sensibles quant à l'approvisionnement en médicaments, la Syrie ayant traditionnellement un industrie pharmaceutique efficiente.

M. Mohamed Nayef el-Salti souligne également l'abnégation des professeurs et autres agents qui ont toujours assuré leurs missions malgré de fortes baisses de leur rémunération dues à une nécessaire participation à l'effort de guerre…

Nous ne pouvons qu'être admiratifs en présence d'un tel courage, d'une telle vitalité et confiance inébranlable en la victoire d'un peuple solidaire, uni derrière son armée l'Armée arabe syrienne et son président Bachar el-Assad… Et difficile de ne pas se sentir un peu honteux - euphémisme - d'être aussi impuissants de nous être donné, nous Français, des dirigeants aussi malfaisants… malgré les promesses dérisoires de transmettre parmi les nôtres la bonne parole… Disons de tout cœur notre sympathie mais strictement à titre personnel… Gardons-nous d'usurper une mission d'ambassadeurs du peuple français. Tout peuple a les dirigeants qu'il mérite, le peuple français en miroir de son assoupissement,  le peuple syrien pour sa plus grande gloire…



M. Mohamed Nayef el-Salti [محمد نايف السلتي], secrétaire du parti Baas et Dr. Rim Chamieh [د. ريم شامية], doyenne de l'institut de Linguistique






















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Autres étapes du 8ème voyage de "solidarité avec le peuple syrien"
de la Communauté syrienne de France, octobre 2017






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