Qui ne risque rien n'est rien… sur le chemin de Damas, alors que les opinions ont cédé face aux faits…
on ne le dit assez : un âge n'en chasse pas un autre, tous les âges qu'on a vécu coexistent à l’intérieur de soi, ils s'empilent, et l'un prend le dessus au hasard des circonstances.

jeudi 4 février 2016

Louis-Ferdinand Céline : lieux de mémoire urbains et virtuels… Céline en phrases…

" Il n'y a pas d'écrivains maudits, il n'y a que des écrivains en avance "

À ce jour, seule la maison d'Henri Mahé à Camaret, en Bretagne, est ornée d'une plaque commémorant le passage de Céline dans le lieu. De façon générale, les municipalités liées à la vie de Céline entretiennent des rapports ambigus avec l'auteur de Voyage au bout de la nuit. Si certaines s'enorgueillissent d'avoir compté un illustre écrivain parmi leurs administrés, à ce jour, aucune d'entre elles n'a franchi le pas en baptisant du nom de Céline un morceau de leur voirie. C'est en vain que le lecteur cherchera une "rue Louis-Ferdinand Céline" à Courbevoie, Paris, Bezons, Argenteuil, Clichy, ou Meudon...


Document du Dr Alexandre Gentil





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C'est à Sauveterre de Comminges, près de Saint-Gaudens, que je lus pour la première fois Mort à crédit. Expédié en tout début de carrière, pour relancer l'activité et le développement commercial du bureau de Poste de ce village de 720 habitants, les soirées, en solitaire, y étaient particulièrement longues. Voyage au bout de la nuit puis les "pamphlets" vinrent rapidement rejoindre Mort à crédit me permettant ainsi de pénétrer l'univers célinien. Sa poétique, son lyrisme, son esthétique, ce style "du langage parlé dans le domaine de l'écrit " devaient me séduire, mais ce qui alors m'attirait encore davantage, c'était surtout son individualisme forcené. Son parcours personnel, ses expériences aussi bien en 14/18, à la SDN, qu'au Canada ou à Londres, ses certitudes, ses refus du conformisme, son rejet de toutes les idéologies passaient à mes yeux, avant le génie de son écriture...

" Je refuse la guerre... Seraient-ils neuf cent quatre-vingt quinze millions et moi tout seul, c'est eux qui ont tort ".

Plus tard, la poursuite de ma carrière m'ayant entraîné à Nice... un homme exceptionnel compléta (et de quelle manière !...) ma connaissance de l'ermite de Meudon. Ce merveilleux et si talentueux personnage... c'était Pierre Monnier.

Il avait été son éditeur, l'avait visité deux fois sur les bords de la Baltique au Danemark, avait fait la liaison avec Gaston Gallimard pour son contrat à son retour d'exil... il connaissait Nimier, Arletty, Marcel Aymé, Brasseur, Michel SimonI, Albert Paraz, Sacha Guitry et bien sûr Lucette qui l'avait reçu en compagnie de Renée son épouse, des quantités de fois Route des Gardes...
Ainsi Michel Mouls nous confie sa passion pour Céline et nous présente son blog celineenphrases.fr… Un blog où les amoureux de Céline pourront passer des heures à fureter pour toujours découvrir des témoignages, des anecdotes sur la vie de cet immense écrivain… Merci Michel Mouls pour cette mine dans les profondeurs de laquelle nous aurons toujours plaisir à nous perdre à la recherche de nouveaux trésors…

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Passage des Bérésina, entrée nord par l'ancien porche de l’hôtel de Gesvres, rue Saint-Augustin (photo juillet 2011)


Passage des Bérésina, direction sud, vers la rue des Petits-Champs
Louis-Ferdinand Destouches, né en 1894, y vécut son enfance…
L'éclairage électrique a, aujourd'hui, remplacé le gaz !


Arcade n°67, devenue l'entrée des artistes des Bouffes-Parisiens
  Entre 1899 et 1904, s'y trouvait la boutique de Mme Destousches



Arcade n°64, entre 1904 et 1907, Mme Destouches y tenait une boutique de "nouveautés"…
La famille vivait confinée au troisième étage, seulement accessible par un étroit escalier en vrille (photo juillet 2011)

Louis-Ferdinand Céline parle du passage et de son enfance (extraits) : Passage Choiseul
« Pour parler de notre Passage Choiseul, question du quartier et d’asphyxie : le plus pire que tout, le plus malsain : la plus énorme cloche à gaz de toute la Ville Lumière !… trois cents becs Auer permanents !…  l’élevage des mômes par asphyxie ! » (D’un château l’autre)

« Moi, j’ai été élevé au passage Choiseul dans le gaz de 250 becs d’éclairage. Du gaz et des claques, voilà ce que c’était, de mon temps, l’éducation. J’oubliais : du gaz, des claques et des nouilles. Parce que ma mère était dentellière, que les dentelles, ça prend les odeurs et que les nouilles n’ont aucune odeur. » (Cahiers Céline 2, p. 62)

Michel Mouls : www.celineenphrases.fr

Faufilez-vous dans ces passages parisiens du 2ème arrondissement

Christian Vancau : Biographie de Louis-Ferdinand Céline, le Maudit


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