Qui ne risque rien n'est rien… sur le chemin de Damas, alors que les opinions ont cédé face aux faits…
on ne le dit assez : un âge n'en chasse pas un autre, tous les âges qu'on a vécu coexistent à l’intérieur de soi, ils s'empilent, et l'un prend le dessus au hasard des circonstances.

dimanche 11 août 2013

Thierry Mariani : Qu'avons-nous à proposer à ces jeunes Français qui choisissent l'exode ?



(Tribune publiée dans Le Monde daté du 1er août 2013)




Le regard porté ces dernières semaines par la presse étrangère sur les perspectives d'avenir des jeunes Français – expliquant qu'il leur devenait urgent de quitter notre pays – met en lumière la nécessité d'ouvrir un large débat sur l'avenir que notre pays propose aujourd'hui à sa jeunesse.

Qu'ils soient tout juste diplômés ou d'ores et déjà engagés dans la vie professionnelle, de plus en plus de jeunes adultes choisissent l'expatriation. L'impossibilité de bâtir des projets à long terme en France et la peur de l'avenir peuvent favoriser ce choix.

Pour rappel, le taux de chômage des jeunes est de 26 % en France et dépasse les 20 % dans près de 20 pays de l'Union européenne. Mais la peur de l'avenir n'explique pas tout.




DESTINÉS À UNE RÉUSSITE BRILLANTE

De nombreux jeunes Français talentueux, bien formés et que leurs compétences destinent à une réussite brillante, quittent également notre pays. Leur souci premier est d'échapper à l'insécurité juridique et à la pression fiscale qui sont devenues la véritable marque de fabrique du gouvernement socialiste.

C'est ainsi que la France, à défaut d'exporter ses produits, exporte ses talents, notamment vers l'Asie. Les grandes puissances économiques du continent (Chine, Japon, Inde), mais aussi les pays en forte croissance d'Asie du Sud et de l'Est ou l'Australie deviennent ainsi de véritables terres d'accueil pour ces jeunes, tous bien déterminés à accomplir leur destin professionnel dans les meilleures conditions.

À l'heure actuelle, 120 000 Français sont inscrits au registre mondial des Français établis hors de France pour la zone Asie-Océanie ; leur nombre réel est plus important et croît rapidement chaque année.

Peut-on leur en vouloir ? La facilité administrative à créer sa propre structure, les ouvertures professionnelles laissant un choix d'évolution de carrière dans de grandes entreprises installées à l'étranger ou au sein de petites et moyennes entreprises (PME) locales, une véritable dynamique économique offrant des salaires plus attrayants ou tout simplement l'envie d'entreprendre sans être jugé, sont, entre autres, les raisons de cette expatriation massive.

PARCOURS DU COMBATTANT

Quand on a fait l'expérience du dynamisme économique et de l'ouverture internationale de Shanghaï, de Singapour ou de Hong Kong, on ne peut hélas s'empêcher de penser que la France n'est plus en mesure d'offrir à ses jeunes des occasions de carrière ou d'ouverture professionnelle équivalentes.

La réussite matérielle est souvent dévalorisée et, malgré les réformes mises en œuvre par la précédente majorité, créer une entreprise s'apparente encore à un véritable parcours du combattant.

Alors pourquoi refuser ces tapis rouges déroulés par nos partenaires étrangers pour accueillir ces jeunes talents, formés à grands frais par notre système éducatif mais à qui le tissu économique de notre pays n'offre aucune perspective ?

Lorsque j'entends ici ou là certains de nos ministres expliquer, pour justifier cet exode, qu'il est normal et formateur que nos jeunes aient une expérience à l'étranger, je ne peux qu'approuver ces propos. Les demandes de volontariat international en entreprise (VIE) sont de plus en plus nombreuses et je m'en félicite. Mais aujourd'hui, il ne s'agit plus d'acquérir une expérience hors de nos frontières pour la valoriser en France. Ces mêmes jeunes ne souhaitent plus revenir et envisagent leur vie à l'étranger.

La jeunesse représente l'avenir d'une nation. Lorsque autant de jeunes décident de partir par manque de confiance, c'est une vraie question politique. Cette expatriation massive inquiète, selon un sondage publié par Le Figaro en avril, près de 75 % des Français. Il devient urgent que le gouvernement réagisse avant de voir la France se vider totalement de ses forces vives.

François Hollande avait promis que la jeunesse serait la priorité de son mandat. Hélas, ce n'est pas en augmentant les recrutements dans la fonction publique et le nombre de contrats aidés que nous pourrons redonner espoir à nos jeunes, les convaincre de rester en France et surtout changer l'image négative qu'ils ont de leur propre pays. Il faut le redire : les jeunes Français qui partent s'installer en Asie comptent en général parmi les plus dynamiques et les mieux formés de leur génération.


Conscient de ne rien leur proposer, le gouvernement essaie de faire oublier son incapacité à relever un tel défi en donnant une image négative de nos concitoyens établis hors de France. Malgré ces attaques injustes, les Français de l'étranger restent attachés à leur pays, mais cette France ouverte sur le monde se sent trop souvent incomprise.

La grande majorité de ces Français sont partis par choix. Ils ont délibérément décidé d'aller vivre à l'étranger. Ces Français sont les ambassadeurs de notre pays et font rayonner la France dans le monde entier. Ils soutiennent le développement international de nos entreprises ; par leur influence, ils favorisent nos exportations et contribuent à créer des emplois.

C'est pourquoi je reste convaincu de l'importance d'avoir une France qui s'exporte, une France dynamique, qui n'hésite pas à affronter les défis de la mondialisation. Mais cela doit rester un véritable choix, un projet de vie réfléchi, une envie de découvrir d'autres cultures.

Aujourd'hui, il n'est plus question de choix mais de nécessité. Un grand nombre de nos jeunes décident de partir non par envie de découverte mais par manque de foi en leur pays. Là se trouve le danger.

Qu'avons-nous à proposer à ces Français ? Peu de chose, si ce n'est une politique d'assistanat brisant toutes les initiatives privées. En ce sens, l'expatriation peut être une preuve de patriotisme bien compris.

C'est aimer la France que de vouloir employer les compétences que l'on a acquises et de refuser l'immobilisme dont souffre notre pays. Et c'est un devoir pour les responsables politiques que d'aider les jeunes à s'expatrier lorsque cette décision procède d'une volonté réelle. À nous, ensuite, de tout faire pour favoriser leur retour : rien ne saurait être plus utile à la France.

Thierry Mariani (député de la 11e circonscription des Français de l'étranger, vice-président de l'UMP)

Thierry Mariani : La France en tête

Le Monde : Le gouvernement inactif face à l'exode

Le Monde : "Les jeunes doivent-ils quitter la France pour réussir ?"

Lepetitjournal : Le gouvernement est-il inactif face à l'exode ?

"Barrez-vous !" - Les Français doivent-ils apprendre l'expatriation ?

"Jeunes de la France à Flanby, votre salut est ailleurs : barrez-vous !"



Expatriation, seule planche de salut : W Project



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